Aujourd’hui, je vais vous apprendre à faire la distinction entre la mouette rieuse et le goéland argenté !
Ces deux espèces appartiennent à la grande famille des laridés qui comprend donc les mouettes, les goélands et les sternes. Toutes deux sont très répandues sur nos côtes françaises métropolitaines, ont les mêmes habitats et modes de vie et peuvent donc facilement être confondues.
Cependant, de grandes différences existent entre ces deux espèces pour ceux qui ont la curiosité de regarder un peu plus en détail.
Voici un petit recap’ pour illustrer tout ça :
- La mouette rieuse est visiblement plus petite que le goéland argenté. Une fois et demie plus petite, à vue de nez.
- La mouette rieuse a le bec rouge orangé et droit alors que le goéland a le bec jaune et légèrement crochu, facilement identifiable grâce, notamment, à une tache rouge bien visible sur la partie inférieure du dit bec. Cette tache a été rendue célèbre par des expériences décrites par Nikolaas Tinbergen et j’espère bien vous en parler plus en détail dans un prochain article !
- Même différence de coloration entre les deux espèces au niveau de la peau des pattes : rouge-orangée chez la mouette rieuse, rose chez le goéland argenté.
- La couleur des yeux diffère également: noirs pour les mouettes rieuses, jaunes clairs pour les goélands argentés. Chez ces derniers, la pupille est bien visible.
Un petit zoom sur leurs têtes permettra d’affiner tout ça.
Ce qu’il faut aussi savoir, aussi, c’est que là, dans ce billet, je vous présente une mouette rieuse telle que vous pourriez l’observer en hiver.
Mais celle-ci, contrairement au goéland argenté, change de plumage entre les saisons !
Ainsi, en hiver, le bec et les pattes de la mouette rieuse sont orangés, et on observe la présence d’une tache sombre à côté de l’œil. En été, en revanche, sa tête est entièrement recouverte d’un capuchon brun sombre, et son bec devient rouge foncé : c’est le plumage nuptial ! Idéal pour se montrer sous son meilleur jour et trouver un partenaire. Le goéland argenté, lui, reste vêtu de la même façon toute l’année !
En revanche, mouettes rieuses et goélands argentés juvéniles passent tous deux par l’âge ingrat de l’adolescence et doivent attendre plusieurs années et des mues successives avant d’adopter leur plumage définitif. Afin de mieux se camoufler, les œufs et les oisillons des deux espèces sont couverts de taches, qu’ils perdent progressivement au gré des changements de plumes.
Maintenant, plus le droit à l’erreur !
Je vous laisse donc ici, avec la mouette rieuse la plus connue de ce côté-ci de la planète, la célèbre partenaire de Gaston Lagaffe dessinée par André Franquin qui fête, elle aussi, ses 60 ans cette année !
Maintenant, vous pourrez vous la péter en faisant remarquer à une assemblée béate que cette mouette est trop flemmarde pour muer puisqu’elle garde constamment son capuchon estival sur la tête au gré de ses aventures ! Sacré piaf !
Pour aller plus loin
Une courte vidéo de l’excellent site/magazine naturaliste La salamandre qui résume tout ce que je raconte juste au-dessus.
Un article publié en 2011 dans le quotidien 20 minutes et qui compare goéland argenté et mouette rieuse avec les commentaires de Fréderic Jiguet, ornithologue au Muséum National d’Histoire Naturelle de Paris. Avec chants cristallins des deux piafs en sus. Je vous ai épargné ça, mais si vous insistez…
Une fiche espèce sur le site de la LPO Île de France qui décrit toutes les espèces de mouettes et les espèces de goélands (que je n’ai pas évoqués ici) ainsi que les principales caractéristiques pour les identifier. Mouettes mélanocéphales, pygmées, tridactyles et goélands bruns, marins et leucophées n’auront plus de secrets pour vous !
Un document Biolovision très complet sur la mouette rieuse : identification, localisation, population, reproduction.
Une planche très détaillée du site belge « Attiredailes » qui vous donne toutes les clés pour distinguer les différentes espèces de goélands: formes des ailes, couleurs des pattes, du bec, aires de répartition, etc…
Pour les naturalistes les plus pointus d’entre vous et toujours sur le site « Attiredailes« , voici d’autres fiches qui détaillent l’évolution des mues des goélands argentés lors de leurs premiers, puis deuxièmes et troisièmes hivers.