Hello !
Pour bien finir l’année et vous remercier de votre fidélité, je me suis dit qu’un petit article sur le pouce pour boucler l’année 2021 ne ferait pas de mal ! Sébastien Moro du site internet et de la chaîne youtube Cervelle d’Oiseau m’a fourni un excellent sujet, alors go !
Il organisait, avec les éditions Quae, un concours, pour faire gagner trois livres sur les oiseaux. Et, en sus, il proposait aux participant.e.s d’inventer des oiseaux originaires de Nouvelle-Zélande (Aotearoa en maori). Pour continuer l’aventure, il m’a proposé hier soir, de dessiner en direct et papoter piafs imaginaires et réels sur sa chaîne ! Le replay est disponible juste là !
Nous avions en tout 18 oiseaux et nous nous les sommes répartis avec Sébastien, pour alternativement lire leur descriptions, détailler leur mode de vie, pendant que l’autre les dessinait. Certains volatiles étaient si inventifs et si cools que j’ai eu envie d’y consacrer un peu plus de temps. J’ai donc pris beaucoup de plaisir à sortir mes palettes d’aquarelle et mes fidèles feutres pour jouer avec.
Voici donc les piafs que j’ai croqué.
Ceux de Sébastien, sont bien entendu visibles sur la vidéo du live et vous pouvez retrouver les descriptifs de toutes ces créatures plus éblouissantes les unes que les autres !
Les Vaiata tik-tik qui s’affrontent comme des escrimeurs. Je me suis inspirée des Araçari, des petits toucans d’Amérique du Sud pour leur look.
Les skotopas oeil-de-chat, des sortes de faisans nocturnes qui vivent en communauté avec des félins (ici inspirés des chats asiatiques de Temminck)
Les Bleutaés statutus, inspirés des oiseaux jardiniers. Au cours de la parade, le mâle construit une statue de lui-même avec des matériaux naturels, qu’il agrémente de ses plumes bleues !
Le Burhinidé koru, un limicole dont le plumage ressemble beaucoup à la fougère argentée, auprès de laquelle il vit. Je me suis pas mal inspirée du héron bihoreau pour son allure générale.
Les kiroptera vivent dans les mêmes milieux que les burhinidés korus. On les reconnait à leurs trois plumes en forme d’yeux au-dessus de la tête. La femelle est noire/bleue, alors que le mâle est coloré d’orange.
Le kéa farceur, aux plumes violettes irisées, peut changer de sexe !
Le créadion vulcain se nourrit de lave, et enterre ses œufs dans la roche volcanique (comme les mégapodes, bien réels, dont je me suis inspirée pour le dessiner).
Le Cormarrant est connu pour son sens de l’humour décapant.
Archeopteryx modernica, se nourrit principalement de chats (main-coon).
Et pour finir, j’ai présenté « mon » oiseau, l’oiseau Jeubjeub, que j’ai soumis après coup au concours (car oui, j’ai été tirée au sort pour gagner un des livres, et face à tant de créativité je me sentais vraiment à la ramasse face aux autres participants). Le voici :
Oiseau Jeubjeub (Jubjub)
Bibiptera cretacanta carroll
Description physique :
L’oiseau Jeubjeub est un oiseau d’une taille très impressionnante, supérieure à celle d’une autruche (2 mètres de haut, sans le cou). Il sait néanmoins se fondre dans son environnement grâce à un plumage mimétique marron/vert qui le dissimule aux yeux inexpérimentés. On observe deux formes distinctes du plumage de cet oiseau (marron ou verte) selon la zone de la vallée qu’il habite.
Il possède deux paires d’ailes : ses membres antérieurs et postérieurs sont couverts de plumes permettant le vol (bien que lourd et maladroit). Cette adaptation est requise pour soulever son corps, d’un poids bien supérieur à ce que l’on trouve habituellement chez les oiseaux (son poids est estimé à 100 kg).
Il est reconnaissable à son large bec courbé, qui le rapproche du calao terrestre ainsi qu’à son long cou. Il est également muni d’une crête de plumes sur sa tête qui révèle, selon sa position, l’humeur de l’oiseau. Ses yeux noirs sont ourlés de longs cils qui lui donnent une allure délicate.
Comportement :
Carnivore, il chasse petits mammifères et reptiles qu’il attrape au sol, le plus souvent à la course, mais ne rechigne pas à manger des charognes. Ses pas lourds délogent ses proies qu’il attrape grâce à son bec et ses serres. L’oiseau Jeubjeub est principalement terrestre. Ses deux paires d’ailes lui permettent de voleter, mais son déplacement est lourd. Il ne l’utilise donc qu’en de rares occasions comme lors des parades nuptiales où pour trouver une partenaire, le mâle se hisse en haut de grands arbres, tels que des sapins et autres conifères, et fait entendre son cri lugubre, que l’on compare au bruit d’une craie sur un tableau noir. Ce cri peut être entendu à 15 kms à la ronde.
Oiseau solitaire, le couple reste peu de temps ensemble, le temps de l’accouplement. Le mâle couve seul les œufs et élève les petits (de 1 à 3) pendant 3 mois environ. Comme chez les rapaces, le mâle est plus petit que la femelle.
De nombreuses histoires et légendes inquiétantes entourent cet oiseau. Son cri perçant, sa taille imposante, et ses habitudes charognardes y contribuent également. Cette réputation est pourtant, clairement infondée, puisque l’animal se fait discret et semble dénué de toute agressivité. Il vit reclus et caché dans une vallée isolée d’une île de l’Océan Nord qui l’est tout autant.
Conservation :
Comme il vit dans un milieu humide, gris, très éloigné au large des côtes, et qu’il donne des sueurs froides à tous les explorateurs des environs, il est impossible aujourd’hui d’estimer la population de l’oiseau Jeubjeub.
Et voici comment je l’ai dessiné. Au départ, je voulais partir sur un rapace, et puis, je me suis dit que c’était un peu trop cliché. Je me suis donc inspirée du calao terrestre et de ses grands cils pour donner vie à l’oiseau Jubjub !
Comme Microraptor, aujourd’hui disparu, l’oiseau Jeubjeub possède deux paires d’ailes.
Zoom sur ses grands yeux
Mais vous l’aurez peut-être noté dans son nom latin, je ne suis pas la découvreuse de l’oiseau Jeubjeub. En réalité, c’est Lewis Carroll, l’écrivain d’Alice au Pays des merveilles qui est son créateur.
Il en fait mention dans son 2e roman De l’autre côté du miroir, dans le poème Jabberwocky ! L’oiseau fait même une apparition dans l’adaptation en film de Tim Burton, où l’oiseau de proie est au service de la méchante Reine de Coeur.
Dans les faits, on entend surtout parler de l’oiseau Jeubjeub, dans un autre texte de Lewis Carroll, moins connu et intitulé La chasse au Snark. C’est là qu’on entend résonner le cri lugubre, de craie sur un tableau noir, de l’oiseau inquiétant, qui fait pâlir de peur, les personnages lancés à la recherche du Snark, une autre créature mystérieuse et insaisissable.
Comme j’ai passé les six derniers mois plongés dans Alice, je me suis dit que c’était un clin d’oeil amusant !
C’est aussi l’occasion pour moi de vous annoncer que le livre, que nous avons écrit à deux, avec ma collègue Anne-Cécile Dagaeff, sort en librairie le 19 janvier aux éditions Belin!
Voici la couverture !
J’espère que cette plongée dans la faune aviaire cachée de Nouvelle-Zélande vous aura plu ! Encore un grand merci à Sébastien pour m’avoir emmenée avec lui en terres maoris !
Et merci à toutes et à tous de continuer à me lire, malgré mon rythme de publications plutôt aéré !
Je vous souhaite à toutes et à tous de Joyeuses Fêtes !
Prenez soin de vous et à très vite !
Pour aller plus loin
– Notre rap BattleTeam Bird vs Team fish, que Sébastien a masterisé avec talent !
– Un poil plus sérieux, l’émission radio que nous avons fait ensemble sur l’intelligence des oiseaux pour le Labo des savoirs.